Catégorie: Architecture civile > Musée
District: Beja > Odemira > Odemira > Bairro do Símplicio
Les vestiges de l'ancien château d'Odemira, dans la localité du même nom et dans la municipalité d'Odemira, se trouvent au sommet d'une élévation connue sous le nom de Cerro do Castelo. Cette colline, partie intégrante du centre historique du village, est intégrée dans le quartier Símplicio et la zone du quartier du château, étant en partie urbanisée par le pavé du Jardim Álvares Cabral. Située sur la rive droite du fleuve Mira, à environ 20 à 30 mètres au-dessus du niveau de l'eau, sa position permet d'observer le cours du fleuve et le paysage environnant. Aujourd'hui, une partie du site est occupée par des bâtiments modernes, comme la bibliothèque municipale, qui s'élève là où se dressait autrefois la forteresse médiévale.
Malgré la modernisation, la colline conserve son imposante position stratégique. Elle offre une vue privilégiée sur la vallée et le fleuve, bien qu'elle soit relativement abritée au fond de la vallée. L'accès au sommet du tertre se fait depuis la zone du centre historique du village.
Le lieu où se trouvent aujourd'hui les vestiges du château d'Odemira est, en réalité, un site à l'histoire bien plus ancienne que la forteresse médiévale elle-même. Il est considéré comme le site archéologique le plus important de l'Âge du Fer dans la municipalité. Une population proto-historique et romaine s'est établie ici entre les IVe siècles av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. Après une période d'abandon, au même endroit et à la période arabe tardive, le château a émergé autour duquel le village d'Odemira s'est développé tout au long du Moyen Âge.
Actuellement, peu de structures visibles du château médiéval subsistent, une grande partie de son histoire et des occupations successives (proto-historique, romaine et médiévale) est enfouie sous les constructions modernes. Seule une mémoire toponymique et quelques éléments architecturaux probables demeurent, invitant à l'imagination du visiteur sur les couches de civilisations qui se sont succédé en ce point stratégique.
Le choix de ce lieu pour l'établissement d'une population aussi ancienne n'a pas été le fait du hasard. Sa position, près du fleuve Mira, permettait la navigation de navires de moyen tirant d'eau, facilitant l'accès à l'intérieur de l'estuaire. Le tertre dominait une plaine fertile et était proche de gisements de minerai de fer et de plomb. De plus, il représentait un point de confluence essentiel : le dernier gué du fleuve Mira avant l'embouchure, à environ 30 kilomètres, était un carrefour d'anciennes routes terrestres qui reliaient le nord et l'est à la région sud de la péninsule ibérique. Ces routes, combinées à l'activité du port fluvial-maritime, conféraient au lieu un contrôle privilégié sur la circulation fluviale et terrestre.
Stratégiquement, la colline offrait une protection contre les menaces côtières, comme la piraterie, garantissant la défense et le contrôle visuel du territoire. Quiconque passait par le fleuve ou tentait de le traverser était facilement détecté, soulignant l'importance militaire et commerciale qu'a eue ce point au fil des millénaires.
La majeure partie des connaissances sur l'ancienneté du Cerro do Castelo provient de fouilles archéologiques. Ces investigations ont révélé d'importantes « pages » de l'histoire d'Odemira, enfouies dans le sous-sol. L'une des découvertes les plus significatives fut un segment de fossé défensif d'environ onze mètres de long, qui délimitait l'agglomération urbaine de l'Âge du Fer par le côté nord. Creusé dans la roche à plus de trois mètres de profondeur, ce fossé, d'une largeur supérieure à deux mètres et demi, a été construit sur le flanc le plus vulnérable de l'habitat, tandis que le fleuve offrait une protection du côté opposé.
Le remplissage lent et graduel de ce fossé, au fil des siècles, en a fait une capsule temporelle. Des couches successives de sols et de résidus, déversés du village, contiennent des fragments de poterie locale et importée, des restes de cuisine et des vestiges de production de fer. Ces découvertes illustrent les modes de vie de l'époque : le régime alimentaire, qui comprenait des délices méditerranéens comme l'huile d'olive et des préparations de poisson (thon), consommés dans de la vaisselle de bonne qualité venant du sud de l'Espagne et de la région du détroit de Gibraltar ; l'élevage, qui est passé d'une prédominance de bétail à la chasse d'animaux sauvages de grande taille à la période romano-républicaine ; et l'intense activité métallurgique, qui indique l'exploitation des mines environnantes. Tout porte à croire qu'Odemira a été un important entrepôt commercial, habité par une population aisée.
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Coordonnées DD: 37.59738721522264, -8.643366901970992
Coordonnées DMS: 37°35'50.6"N 08°38'36.1"W